REBOISEMENT (PLANTATIONS FORESTIÈRES)
La SODEFOR, créée en 1966 pour le développement des plantations forestières, a une longue pratique du reboisement depuis la fin des années soixante. Ses reboisements étaient réalisés, au départ, dans quelques forêts classées que l’Etat lui avait confiées et choisies à travers toute la Côte d’Ivoire. Comme précisé précédemment en 1993, sa mission a été élargie à la gestion de l’ensemble des 234 forêts classées de Côte d’Ivoire dont plusieurs étaient déjà infiltrées par des occupations paysannes. Pendant longtemps le reboisement a constitué l’activité majeure de la SODEFOR. Ces activités se sont articulées autour de la production des plants de qualité (pépinières) et les plantations (mécanisée et manuelle) avec la technique de plants forestiers aux plantations agricoles (agroforesterie). Elle cumule aujourd’hui près 245 000 ha de reboisements réalisés dont près de 70 000 ha de plantation agroforestière. La quasi-totalité de ces reboisements a été réalisée en association de plants forestiers et de cultures vivrières (technique de TAUNGYA) au bénéfice des populations riveraines des sites de reboisements. LA PRATIQUE DE L’AGROFORESTERIE A LA SODEFOR L’histoire de l’agroforesterie à la SODEFOR coïncide avec celle du reboisement par la structure. En effet, le reboisement a toujours été associé aux cultures vivrières, principalement le maïs ou l’igname. C’est à partir des années 1990, à la faveur du PSF, que la pratique s’est étendue aux cultures pérennes, principalement le cacao. Cette agroforesterie particulière a elle aussi son histoire. - Reboisement des jachères et cultures vivrières Les premiers reboisements ont été réalisés dans les jachères et les cultures vivrières. Au départ, ces jachères devaient être d’une grande contenance. Car le reboisement à y réaliser était proche de celui pratiqué sur les chantiers historiques de la SODEFOR. A savoir les espèces exotiques ou locales à croissance rapide, la densité et la méthode de préparation de terrain. Etant à la recherche d’espace relativement grand pour réaliser le reboisement, les cultures annuelles clandestines ont été vite associées aux jachères et les mêmes types de reboisement y ont été appliqués. Il faut dire aussi que la pratique de la culture vivrière clandestine cachait, le plus souvent, la création de plantations pérennes. Le reboisement a été utilisé pour décourager cette pratique. - Reboisement des vieilles plantations Dans certaines forêts, très vite les jachères et cultures vivrières sont venues à manquer. Il fallait pourtant continuer la restauration de la forêt. Ainsi, des reboisements ont commencé à être réalisés dans les vieilles plantations. Ce reboisement a été appelé reconversion. L’objectif était de reconvertir les plantations cacaoyères, à terme, en forêt.
La différence avec le reboisement taungya est la densité des essences forestières introduites et, à un degré moindre, les espèces forestières utilisées et la durée de l’association. Ce type de reboisement a vu en effet, dès 1997, l’introduction des espèces locales de longue révolution dont la croissance était considérée comme lente, et à une densité réduite (densité définitive à semi-définitive). - Reboisement dans les plantations en production Réalisé essentiellement avec les essences locales, ce reboisement a été appelé complantation. Il s’est agi de simple introduction de plants forestiers à très faible densité dans les plantations des paysans qui auraient accepté la contractualisation. C’est à partir de ce moment que le terme de cohabitation de plants forestiers et de cultures de cacao et de café a été utilisé. - ESSENCES FORESTIERSE UTILISEES Au cours de ce reboisement agroforestier, plusieurs essences forestières ont été associées aux cacaoyers et caféiers. Selon qu’il s’agit de taungya, reconversion ou complantation, les essences suivantes ont été utilisées : Dans le cadre du taungya Essences exotiques utilisées - Teck (Tecktona grandis VERBENACEAE) - Gmelina (Gmelina arborea VERBENACEAE) - Cedrela (Cedrela odorata MELIACEAE) Essences locales utilisées - Fraké (Teminalia superba COMBRETACEAE) - Framiré (Terminalia ivorensis COMBRETACEAE) Dans les reboisements de reconversion et les complantations Essences exotiques utilisées Toutes les essences exotiques utilisées dans le cadre des reboisements de taungya l’ont été pour la reconversion. La seule différence aura été au niveau de la préparation de terrain et de la densité de plantation. Essences locales utilisées - Fraké (Teminalia superba, COMBRETACEAE) - Framiré (Terminalia ivorensis, COMBRETACEAE) - Tiama (Entandrophragma angolense, MELIACEAE) - Acajou (Khaya spp, MELIACEAE) - Bété (Mansonia altissima, STERCULIACEAE) - Koto (Pterygota macrocarpa, MALVACEAE) - Niangon (Heritiera utilis, STERCULIACEAE) - Makoré (Thieghemela hekelii, SAPOTACEAE) - Assamela (Pericopsis elata, FABACEAE) - Etc.